Mon école idéale: Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?

 

 

Il me semble avoir entendu, au cours d'un des innombrables débats télévisés ou radiophoniques qu'on a "l'école qu'on mérite".

 



Je trouve profondément injuste que, ceux qui prononcent ces sornettes, sont ceux qui ont les moyens d'éviter à leurs propres enfants ces écoles "méritées".

 

 

Lorsqu'on les entend, tous, on a la sensation que c'est extrêmement  compliqué de faire simple. Évidemment, concevoir des programmes, les yeux braqués sur les sondages d'intentions de votes,  forcément, ça limite le champ de vision.

 

 

Je crois que la bonne question à se poser, quand on pense "programmes scolaires", est:

 

Quel résultat veut-on obtenir?

 

Hier soir, un groupe de "spécialistes" quinquagénaires éclairés mais, pas directement concernés, débattaient, au cœur de la nuit de la dernière réforme.

 

Ils ont convenu, à l'unisson, que nos bacheliers en savaient bien moins en français et en calcul, que les enfants passant leur certificat d'étude voilà 50 ans. "Mais", a immédiatement souligné l'un d'entre eux, "ils en savent infiniment plus dans un tas d'autres domaines."

 

Je ne suis pas sure, qu'il faille imputer ces connaissances à l'école.

La démocratisation de la connaissance, liée au numérique, permet d'accéder à des domaines, autrefois réservés à des spécialistes. Ces connaissances sont présentées de façon accessible au grand public.

 

Que je sache, les écoliers ne passent pas leurs heures de classe devant un écran d'ordinateur. Donc, ils apprennent 80% de ce qu'ils savent hors temps scolaire.

 

Je connais une petite fille de cm1 qui étudie, en ce moment, les phases de la lune... bien! Je ne suis pas sure que d'ici à la fin du cm2, elle apprendra à calculer la longueur d'un cercle, qu'elle comprendra la notion d'axe, ni qu'elle aura  la moindre idée de ce qu'est le "degré" qui mesure l'inclinaison des planètes et, accessoirement, les angles de nos figures géométriques.

 

Je crois qu'on met la charrue avant les bœufs. Et cela nuit à nos enfants.

 

Ces derniers jours, en entendant tous ces "spécialistes" s'écharper, sur le contenu de la réforme, latin pas latin, transdisciplinarité, islam, croisades.... j'en passe et des meilleures, je me suis demandé comment, on pouvait être à des postes de décision en ayant une vision aussi étriquée de la connaissance et, de ce qui est nécessaire pour l'acquérir?

 

À mon sens, l'école idéale serait organisée comme suit:

 

L'école maternelle permet à tous les enfants d'avoir un bon niveau en français oral, un vocabulaire riche.

Les activités manuelles et les jeux sont là pour aider au développement de toutes les fonctions cognitives, nécessaires pour aborder les enseignements fondamentaux et à développer la psychomotricité.

Un soin particulier est apporté au comportement social des enfants: respect des autres et des enseignants.

 

L'école primaire permet, à tous les enfants, d'apprendre à très bien lire, écrire et calculer. Ces enseignements sont la priorité. Des enseignants spécialisés sont présents dans chaque établissement pour prendre en charge les enfants, dès que des difficultés dans l'apprentissage des savoirs fondamentaux sont repérées.Je sais d'expérience que, sauf pathologie, les problèmes seraient réglés en quelques semaines.

 

Le collège permet à tous les enfants, d'avoir un bon niveau de culture générale et un raisonnement structuré en entrant en seconde. Comme il n'y a plus d'illettrisme, et que les notions d'arithmétique sont maîtrisées, les enseignants se consacrent à leur principale mission: enrichir l'esprit des enfants.

 

Au lycée, tous les enfants apprennent à maitriser les outils nécessaires à la poursuite d'études supérieures, qu'il s'agisse d'études professionnelles ou académiques.

 

Vous voulez revaloriser l'apprentissage? Exigez des mains agiles et des têtes bien faites ! Qui a décidé qu'un boulanger ou un électricien n'avait pas besoin de connaissances en littérature, en maths, en chimie ou en philo?

 

Enfin, en ce qui concerne les langues étrangères, dans mon école idéale, on apprend l'anglais à partir de la petite section de maternelle. Une heure chaque jour, au contact d'un anglophone de naissance, que ce soit un étudiant Erasmus ou un retraité britannique. Demander à des institutrices, à l'accent approximatif, d'enseigner une langue étrangère à de jeunes enfants est une aberration.

 

L'apprentissage de l'écrit ne commencera qu'en 6ème, en même temps que l'oral de la seconde langue, les  modalités sont les mêmes que pour la première langue, l'écrit étant introduit en 5ème.

 

Je viens de résoudre le problème de "l'élitisme" des classes bi langues: elles le seraient toutes!

 

Je rêve ? Sans doute ! Mais admettez qu'un peu de bon sens, dans le monde de l'éducation ne ferait de tort à personne!

Qu'en pensez-vous?

 

C.A.


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Commentaires: 6
  • #1

    Toda (vendredi, 22 mai 2015 07:41)

    Programme parfait, rien à ajouter...

  • #2

    C.A. (vendredi, 22 mai 2015 14:41)

    Merci Toda :)
    Sans doute pas parfait, mais c'est une bonne base de travail, je pense.
    Ensuite, il faut penser à tous les enfants qui ont des difficultés liées à des troubles cognitifs ou physiques pour les intégrer dans le système.
    Et réfléchir à ce qui peut être mis en place pour ceux qui n'ont aucun problème particulier mais qui refuseront de s'intégrer... il y en aura toujours...

  • #3

    Elisabeth Kergoat (dimanche, 24 mai 2015 14:57)

    le bon sens est devenu une notion rétrograde, il est beaucoup plus astucieux de rechercher des substantifs abscons, malheureusement. Retrouvons l'esprit de l'école, donnons à chacun la base nécessaire lire, écrire, compter qui sont la base d'une compréhension commune. L'échange culturel ne peut se faire qu'avec ce savoir qui n'a rien de ridicule.
    Des contrôles, des notes et des classes spécialisées sont indispensables.
    Des parents conscients de la réalité de leurs enfants, assureraient une prise en charge correct des problèmes. La connaissance n'est pas l'intelligence et l'intelligence n'est pas une ,mais multiforme admettons le en France

  • #4

    Charlotte (mardi, 15 septembre 2015 13:50)

    Bonjour,
    J'aime bien "cette" nouvelle école. Mais cela veut dire qu'en primaire, l'enfant ne va pas être intéressé au monde qui l'entoure? A être curieux?
    Mon "école" à moi sera d'apprendre justement de pouvoir apprendre à "calculer la longueur d'un cercle, comprendra la notion d'axe, le "degré" qui mesure l'inclinaison des planètes et les angles de nos figures géométriques" en étudiant les planètes.
    De montrer à quoi ça sert d'apprendre, de comprendre certaines notions que tout est lié.
    Mais est-ce faisable à l'école? Aujourd'hui cela l'est peut-être plus dans la sphère privée. C'est ce que je tente de proposer avec Les Acidulés.

    Belle journée

    Charlotte

  • #5

    Marie-Armelle Camussi-Ni (lundi, 10 avril 2017 09:15)

    Un programme de bon sens, oui, globalement. Sauf peut-être dans le choix de la langue étrangère. Si on proposait une langue romane très tôt dans l'apprentissage, nos enfants seraient facilement bilingues. Ce qui permettrait de construire plus tard l'apprentissage de l'anglais, plus facilement, grâce à ce bilinguisme. On pourrait même s'appuyer sur des langues romanes pour l'apprentissage de la lecture-écriture, sachant que certaines ont une orthographe plus transparente que le français.
    Ce qui est sûr, c'est qu'il faut donner plus de temps pour l'apprentissage de la lecture-écriture à l'école pour ne pas faire entrer une partie des élèves d'emblée dans l'échec scolaire.

  • #6

    Christine (lundi, 10 avril 2017 20:02)

    Merci de l'intérêt que vous avez porté à mon article.
    Vous avez parfaitement raison, quand vous dîtes qu'on pourrait rendre nos enfants bilingues en commençant par une langue romane en primaire. Néanmoins, si je préconise l'apprentissage précoce de l'anglais oral, c'est dans la perspective de l'avenir professionnel des enfants. Je m'appuie sur mon expérience. Mes fils sont de jeunes adultes aujourd'hui, et leur bilinguisme français-anglais leur ouvre des perspectives alors que l'espagnol, qu'il parlent également ne leur apporte pour l'instant aucun avantage particulier. C'est vrai que certaines études pointent une facilité à apprendre une troisième langue pour les enfants bilingues natifs, mais moi-même bilingue native d'une langue romane, je n'ai pas le sentiment que cela ait été un avantage dans l'apprentissage scolaire de ma troisième langue l'anglais. Par contre, en immersion j'ai progressé assez rapidement. Il serait intéressant de se pencher sur la question en menant une étude sur plusieurs années, en comparant un groupe d'enfants parlant deux langues dès la petite enfance et un groupe d'enfant monolingues.

    Christine