psycholinguiste, blog, langage, soutien scolaire

 

 

 Bonjour à tous,

Mon nom est Christine Argensse. Je suis enseignante. Mon domaine de spécialisation est la psycholinguistique.

Je m'occupe par ailleurs, d'enfants en difficulté avec l'écrit.

Je suis une passionnée de langage, et bien sûr,  j'aime parler de ce qui me passionne.

 

J'espère que les articles que je publie sur ce blog vous intéresseront. Ils traitent du langage, de l'écrit, de l'enfance, de l'école et des difficultés scolaires.

MilleMots existe, parce que même si on est passionné de recherche fondamentale, il faut, un jour, passer de la théorie à la pratique. J'ai essayé de concilier la complexité des questions abordées et la simplicité nécessaire à la compréhension des non-spécialistes.

Je suis toujours disposée à répondre aux questions, à apporter des précisions à publier d'autres points de vue. Donc, à vous de jouer!

Le menu à droite vous permet d'aller directement au thème qui vous intéresse le plus. Le cloisonnement n'est pas absolu entre les catégories; il est difficile de parler de difficultés à l'écrit sans parler de problèmes scolaires, par exemple . Certains billets d'humeur auraient sans doute trouvé leur place dans "Enfance et Langage" ou "Coaching".

 

Si vous voulez, d'abord, en savoir plus sur la psycholinguistique, vous pouvez vous en faire une idée plus précise, en cliquant sur le bouton ci-dessous. Il vous mènera aux articles du blog qui traitent de linguistique.

Si vous préférez une approche plus pratique que théorique, choisissez un article récent, ci-dessous, où un des thèmes proposés dans le menu en haut à droite.

 

Bonne lecture!




Vous pouvez choisir de lire directement,

un article dans la liste ci-dessous.

Ils y sont classés du plus récent au plus ancien.


Enfants et multilingues : pourquoi est-ce plus facile pour eux ?

On a l'habitude de dire qu'on apprend plus facilement une langue étrangère lorsqu'on est jeune. C'est vrai ! Mais seulement, si on est vraiment très jeune ! Il existe plusieurs raisons à cette "facilité", différentes, selon qu'on parle de :

 

la syntaxe (qu'on appelle grammaire à l'école)

 

du réseau lexical (le vocabulaire, c'est fondamental),

 

de la phonologie (avoir un bon accent, tout le monde en rêve)

de la nouvelle langue.

 

 

 

 

 

Parler une langue sans accent : difficile de reproduire un son qu'on n'entend pas vraiment tel qu'il est !

 

 

 

Même si on en n'a pas toujours conscience,  les sons d'une langue lui sont propres. On le constate plus facilement pour les consonnes.

 

Qui, en apprenant l'espagnol, ne s'est pas énervé sur les différentes formes du son /s/ ou n'a pas buté sur la différence subtile (tellement qu'en fait elle n'existe pas) entre /v/ et /b/ ?

 

Mais, ce qui est vraiment ardu, ce sont les voyelles. Elles nous semblent très proches d'une langue à l'autre, et pourtant : le son "i" du français n'a pas la même fréquence et longueur que ceux de l'anglais, par exemple.

 

Quand un enfant est très jeune, avant 30 mois, il est capable de différencier tous les /i/ de toutes les langues, entre eux. Il les entend tous. En grandissant, il ne va "être sensible" qu'à ceux qu'il entend fréquemment, ceux de la langue ou des langues qu'il parle. À partir de ce moment là, tous les autres /i/, qu'il entendra, seront assimilés à un de ceux qu'il perçoit encore. 

 

Voilà une des causes de ce fameux accent, que les étrangers trouvent souvent si charmant.

 

 

 

 

 

Un vocabulaire riche et structuré : l'impact de la "période critique".

 

 

 

La période critique, que certains préfèrent appeler "âge du langage" s'étend de 0 à 7 ans, environ. Pendant ces années, l'acquisition d'une langue se fait à toute vitesse, à condition, que l'enfant soit immergé dans un "bain linguistique".

 

L'enfant apprend des dizaines de mots par semaine, qui vont s'organiser en un réseau lexical, très structuré, comportant des liens de sens, et des liens phonologiques (sons).

 

Mais attention ! C'est aussi une période où, faute de pratique, il peut oublier une première langue, même s'il s'agit de sa langue maternelle. Veillez à ce qu'il utilise quotidiennement cette première langue, mais, sans qu'il le ressente comme un "travail" supplémentaire.

 

Après cette première étape, il continue à apprendre des mots, plus lentement, et de façon moins innée.

 

À ce stade un enfant bilingue mettra automatiquement en réseau le vocabulaire des deux langues, et établira des liens entre des notions semblables. Parfois, il utilisera un mot d'une langue, au milieu d'une conversation dans son autre langue, sans même s'en rendre compte. C'est un moment où il est utile le faire réfléchir sur ces "switch", afin qu'il les utilise à bon escient, avec tout le recul nécessaire pour que ça soit un atout pour lui, et non un handicap.

 

 

 

 

 

La syntaxe : un système inné ou acquis ?

 

 

 

On apprend la grammaire à l'école, mais on développe la syntaxe bien avant cela.

 

Si vous observez le langage d'un jeune enfant, vous constaterez que progressivement, il passe de mots isolés (que parfois seul les parents sont capables de décoder) à des phrases très simples, puis plus longues mais, avec peu de mots de liaison, de déterminants ... .

 

Fait intéressant,  l'ordre des mots propre à sa langue est toujours respecté. En clair, aucun enfant ne parle comme Yoda, à quelque stade de développement syntaxique qu'il soit. Tout se passe comme s'il existait des petites cases toutes prêtes, pour accueillir des mots à un endroit précis de la phrase, mais que l'enfant n'avait pas encore de mots à mettre dedans. 

 

Nous aurions donc, une syntaxe pré implantée dans notre cerveau. Au départ, elle est prévue pour s'adapter à toutes les  langues.

Elle comprend de grands principes qui leur sont communs. Puis en fonction de la langue maternelle, elle intègre un certain nombre de paramètres.  D'une langue à l'autre, ils sont différents. L'ordre des mots diffère, certaines langues n'ont pas, ou de très peu, besoin de connecteurs logiques (anglais). Il y a des langues à sujet nul (espagnol, italien) ...

 

Plusieurs langues, signifie donc, plusieurs systèmes syntaxiques. Les enfants bilingues natifs passent de l'un à l'autre sans difficulté. Tout se déroule comme si le vocabulaire d'une langue activait automatiquement la bonne structure syntaxique.

 

Par contre, un nouvel apprenant a le réflexe de plaquer le vocabulaire de sa nouvelle langue, dans les petites cases conçues pour recevoir le vocabulaire de sa langue d'origine.

 

La syntaxe de l'enfant se développe jusqu'à 9 ans environ. Il existe une controverse entre linguistes : une nouvelle langue signifie-t-elle un système syntaxique autonome qui se développe "à côté" du premier ? Ou bien, ce nouveau système est-il une adaptation du premier ? On constate néanmoins, qu'un enfant intègrera plus facilement la syntaxe particulière d'une nouvelle langue.

 

En tout état de cause, on peut apprendre par cœur toutes les règles de grammaire d'une langue, ce n'est que par la pratique qu'on parvient à faire sienne sa structure grammaticale. En revanche, même si, faute de l'utiliser, le vocabulaire d'une langue semble s'étioler, la structure syntaxique, elle,  est bien plus robuste face à l'usure du temps.

 

 

 

 Pour conclure

 

On peut apprendre une langue à tout âge, mais on ne l'apprend pas de la même façon. Un enfant très jeune s'approprie les deux langages, en intégrant leurs caractéristiques en parallèle. De plus, il entend vraiment les sons tels qu'ils sont prononcés, donc, a la capacité de les reproduire à l'identique. À partir de 9 ans, cela devient plus laborieux. le système syntaxique de la langue d'origine semble vouloir s'imposer, et le vocabulaire doit faire l'objet d'un véritable apprentissage.

 

 

 

Dans tous les cas, la recette gagnante est le "bain linguistique" pour acquérir une deuxième langue. Et, si vous vivez à l'étranger, des échanges riches, dans votre langue maternelle avec votre enfant, afin de maintenir, voire, de développer pour les plus petits, son réseau lexical.

 

Christine Argensse

Psycholinguiste

Auteur de "l'écrit est un jeu d'enfant !"

 

 

Votre enfant est multilingue ? Racontez-nous votre expérience en commentaire !

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Oser se tromper pour apprendre mieux.

Oser se tromper pour apprendre mieux.

Enseigner est un échange

Chaque année, je vois défiler quelques centaines d'étudiants. On ne peux pas dire que ce soient les élèves les plus disciplinés, mais ce qui me pose un vrai problème, c'est leur crainte de donner une mauvaise réponse à mes questions.

 

Le mur du silence

Quand je pose une question, très peu d'étudiants essayent de répondre. Souvent, je me dis que la faculté qui me serait vraiment utile, serait d'être télépathe. En attendant, je suis obligée de deviner qui, parmi eux, a besoin d'aide.

 

Se tromper pour comprendre

Pourtant je leur explique chaque année que le cerveau est ainsi fait : on apprend par essai/erreur. Ce qui risque de mener à l'échec, ce n'est pas de se tromper, c'est d'avoir tellement peur de le faire qu'on n'essaye même pas.

Tout le monde peut se tromper, tout apprenant doit se tromper.

C'est bien plus simple avec mes élèves en cours particulier. D'abord, il n'y a pas la crainte du jugement des autres. Ensuite, un lien de confiance s'établit, et l'enfant admet que se tromper fait partie du processus d'apprentissage.

 

On se trompe, on comprend pourquoi on s'est trompé, on recommence,

on ne se trompe plus.


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Mémoire, mémoire, dis-moi ce que tu fais, je te dirai si je t'ai.

La mémoire plusieurs modules qui coopèrent :            Mais, qui fait quoi ?

Qui n'a jamais pensé : je n'ai pas de mémoire ?  Mais de quelle mémoire parliez-vous ?

 

Plutôt qu'un long discours, je vous propose un visuel, adapté du modèle de Baddeley.

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Papier ou écran : Votre cerveau ne lit pas de la même façon!

Universités de Dartmouth (NH) et Pittsburgh (PA), USA

Avant de se lancer dans le tout numérique, laissont aux chercheurs le temps d'étudier l'impact sur le cerveau.
La tablette n'est pas le papier "en mieux" !

La recherche

Cette recherche, publiée en 2016, réunit quatre expériences. Les trois premières sont décrites ci-dessous, j'évoquerai les conclusions de la dernière à la fin de cet article.

Le but de ces recherches est  de déterminer si le cerveau traite les informations de la même façon, lorsqu'il lit sur écran ou sur papier.

Pour chacune de ces études, les participants étaient répartis au hasard, dans 2 groupes : un qui effectuait la tâche sur écran, l'autre sur papier.

À l'exception du fait qu'ils étaient proposés sur écran ou sur papier, les documents ayant servi aux tests étaient rigoureusement identiques : taille de la police, interligne ...

 


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Burnout : Nos enfants sont-ils surmenés?


Horaires surchargés, activités multiples peut-on paler de burnout chez les 11/15 ans ?
Info ou intox ? Soyons vigilants !

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Réforme orthographique: le nénuphar qui cache la forêt.


La réforme de l'orthographe est-elle un nénuphar destiné à cacher la forêt des problèmes de l'école ?

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 "Sauver notre système éducatif" ou "Pourquoi les politiciens ne devraient pas se mêler de pédagogie."

L'éducation est un sujet trop important pour être un argument politique.
L'éducation est un sujet trop important pour être un argument politique.

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École,difficultés à l'écrit:               quand doit-on intervenir?

Prise en charge des difficultés scolaires : Les étapes critiques à ne pas négliger.
Difficultés scolaires, sachez intervenir à temps.

 


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7/12 ans : Qu'appelle-t-on un bon niveau en orthographe ?

Si vous plongez une grenouille dans de l'eau froide et que vous chauffez l'eau progressivement ...
Le principe de la grenouille appliqué à l'enseignement de l'orthographe

Connaissez-vous le principe de la grenouille lentement ébouillantée* ?

En ce qui concerne le niveau à l'écrit de vos enfants, vous  êtes peut-être une grenouille.

*Si vous plongez une grenouille dans de l'eau froide, et que vous faites progressivement monter la température, elle ne saura même pas qu'elle est en train de cuire.


Avant de prendre en charge un enfant en difficulté à l'écrit, j'ai toujours un long entretien avec ses parents.

Très souvent, j'entends la phrase suivante :

" Jusqu'à l'an passé, ça allait à peu près, mais depuis la rentrée c'est la catastrophe."

 

Comment est-ce possible ?

 

Une lobotomie pendant les vacances ?

Une modification des règles de grammaires, sournoisement décidée par l'Académie Française au cœur de l'été ?

 

Ou un niveau fragile à l'écrit

qui ne suffit pas à passer à la vitesse supérieure ?

 

Même si les modalités varient de réforme en réforme, nous recevons à chaque trimestre une évaluation du niveau de nos enfants., que ce soit sous forme de smileys colorés, de notes ou d'appréciations.

En ce qui concerne l'écrit, avoir "tout juste la moyenne" ne suffit pas

 

En primaire, les enfants apprennent les règles de base du code écrit. Ces règles ont été très largement expurgées ( à quoi bon leur encombrer esprit sic) ce qui signifie, qu'ils apprennent le minimum requis pour s'exprimer à l'écrit, de façon intelligible.

Dès lors, "tout juste la moyenne", ou 50% de smileys verts (les autres étant orange, voire rouges)  ou une appréciation du type "des progrès ne vous découragez pas" doit vous alerter : on est peut-être en train de vous faire cuire à votre insu.

 

Voici quelques indications pour éviter de vous réveiller échaudé.


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 Lire  : Tout sauf simple !

 Processus de lecture . Adapté de Grainger et Holcomb par C. Argensse pour MilleMots.org
Processus de lecture . Adapté de Grainger et Holcomb par C. Argensse pour MilleMots.org

On ne dira jamais assez, combien lire est une tâche complexe.

 

Cela semble si naturel à beaucoup d'entre nous, qu'on ne pense jamais que l'écriture est une invention récente, que toutes les langues n'ont pas développé de forme écrite et que tous les hommes ne savent pas lire, loin s'en faut.

Comme le processus est infiniment complexe, il suffit de peu de chose pour le perturber.

Le schéma ci-dessus représente  les étapes du processus de lecture.

 

Apprendre à lire, c'est automatiser les différentes étapes.

 

Avant d'apprendre à lire, on connait les mots sous la forme orale, c'est la voie phonologique en vert sur le schéma. Petite différence cependant, de multiples études montrent que sans savoir lire, à la question : Quels sons entendez-vous dans "gâteau" ? La réponse est : "ga" et "to".

 

Donc, la première étape va être de permettre au cerveau de découper la syllabe en unités de sons /g/ /a/ /t/ /o/, on parle de conscience phonologique. Ce n'est pas si simple.

Dans l'article de la semaine dernière, je vous parlais de cette découverte de chercheurs de L'Illinois : les personnes ayant des troubles de l'apprentissage de la lecture ont du mal à encoder (transformer en signal exploitable par le cerveau) la consonne d'une syllabe dans un milieu bruyant. Déjà une difficulté, et l'apprentissage n'est même pas commencé !

 

Reconnaitre les lettres : Pas si simple !

 

Il faut une bonne orientation dans l'espace, percevoir chaque lettre comme un élément et un seul,   ... là encore, de multiples écueils sont à surmonter. 

(voie bleue 1 & 2) .

 

  Associer le signe au son.

 

(zone de conversion). En isolation, c'est relativement simple, surtout pour les langues dites transparentes comme l'espagnol, mais quand les signes sont dans un mot, il faut les regrouper en syllabes, conserver l'ordre, le sens de lecture ...

 

Associer le mot au sens.

 

Après toutes ces opérations, il faut que le mot, ainsi décodé "active" le sens stocké dans notre mémoire lexicale. Cela ne marche, que si ce mot fait déjà partie du vocabulaire de l'apprenti lecteur.

 

Un apprenti lecteur, va commencer par la voie bleue, et immédiatement passer à la voie verte, au niveau de la lettre, de la syllabe, du mot ... tous ces va-et-viens entre les deux formes du mot, écrite et orale, sont très coûteux en mémoire de travail (MdT). La Mdt n'est pas extensible, le mot oral qui va être comparé au lexique ne sera pas forcément complet, identique ...

 

Un lecteur expert  ne va plus du tout passer par la voie phonologique (verte), il ne va même plus lire toutes les lettres.

 

Si tout se passe bien, vers l'adolescence, l'automatisation est en place.

Le cerveau passe "directement" du signe au sens.

 

On pense que le cerveau du lecteur effectue une sorte de calcul de probabilité, qui élimine tous les mots incompatibles avec les signes lus.

Il ne passera par la voie phonologique (verte) que si sa lecture est perturbée, par des mots mal écrits ou dont il ignore le sens.

 

Cela vous semble déjà compliqué ? Ce n'est qu'une petite partie du processus. Je n'ai pas évoqué comment fonctionnent les zones de conversion ...

 

Lire est un processus complexe, son apprentissage demande infiniment de soin, de temps, une vigilance de chaque instant de la part de l'enseignant, pour repérer les enfants qui ont des difficultés. Dans l'idéal, dès qu'un enfant a des difficultés pour apprendre à lire, tout devrait être mis en œuvre, pour l'aider. Dans mon expérience : "ça va s'arranger tout seul !"  est une affirmation rarement vérifiée.

 

J'espère que vous mesurez mieux maintenant, l'incroyable prouesse que réalise un enfant en apprenant à lire, et plus encore, si un de ces processus est perturbé par un trouble dys.

 

C.A.

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Mauvais lecteurs :                 mais qu'ont-ils  donc dans la tête ?

30 mn avec un petit bonnet composé d'électrodes sur la tête à 2 ans pour éviter une vie de difficultés à l'écrit.
Des chercheurs de l'université de Chicago ouvrent la voie à un dépistage précoce des troubles du langage écrit.

Vous avez sans doute remarqué que les difficultés à l'écrit sont au centre de multiples débats dans tous les média.

 

Que faire ? Comment ? Avec quels moyens ? Les méthodes qui marchent, celles qui auraient pu marcher... C'est un brouhaha constant.

 

Une nouvelle est pourtant passée, totalement inaperçue. Elle est de celles qui peuvent changer la donne, dans les années à venir, en ce qui concerne les troubles de l'apprentissage de l'écrit.

 

 

Une équipe de chercheurs américaine a mis en évidence un marqueur biologique corrélé  aux difficultés d'apprentissages de l'écrit.

 

De nombreux chercheurs, biologistes, neurologues, psycholinguistes ... s'intéressent depuis longtemps au fonctionnement et donc aux dysfonctionnements du langage, oral et écrit.

Voilà quelques années, des tests avaient montré que les enfants et les adultes souffrant de difficultés d'apprentissage de l'écrit, présentaient quand ils effectuaient certaines tâches, un EEG* perturbé, notamment pendant le codage de la consonne d'une syllabe prononcée dans un environnement bruyant.

 

En d'autres termes, s'ils entendaient une voix enregistrée prononçant une syllabe, dans un environnement bruyant  et qu'on enregistrait l'activité électrique de leur cerveau, les courbes qui étaient enregistrées étaient différentes de celles d'un sujet ne présentant pas de troubles de l'apprentissage de l'écrit.

 

Et alors ? Penseront certains. Et alors ... plus on dépiste tôt dans l'enfance, les problèmes, plus on a de chances de les régler. C'est le miracle de la plasticité cérébrale.

 

 

Mais comment savoir qu'un enfant va avoir des soucis pour apprendre à lire, alors qu'il commence tout juste à parler ?

 

Les chercheurs de l'université de Chicago ont eu l'idée de s'appuyer sur les résultats des tests dont je viens de vous parler pour aller beaucoup plus loin.

Ils ont regroupé les résultats de toutes les études précédentes testant ce phénomène et ils ont  construit un "modèle". Ce que nous appelons "modèle" en recherche, est une construction théorique qui simule un mode de fonctionnement ici du cerveau : "si tout marche bien les courbes obtenues pendant le test devraient être comme ça, et s'il y a un problème on devrait obtenir cela". Je simplifie à l’extrême, bien sûr.

 

Ensuite, ils ont testé le modèle. Pour cela, l'équipe a fait passer des tests  de discrimination de consonnes sous une variante de EEG*, à des enfants d'âge pré-scolaire (113).

 

Les chercheurs ont choisi des enfants ne présentant aucun trouble psychologique, leur audition a été contrôlée, on a même éliminé tous les enfants bilingues, afin d'éviter que les tests soient faussés.

 

Ils ont étudié les courbes obtenues et ont "prédit" quels enfants auraient des problèmes d'apprentissage, et quels seraient leurs scores à plusieurs tests de pré- lecture, qui sont couramment pratiqués aux USA  après l'entrée à l'école.

 

Il ne restait plus qu'à attendre qu'ils grandissent pour vérifier.

 

Les résultats obtenus sont remarquables. Les tests sous EEG pratiqués sur les enfants pré-scolaires, parviennent à prédire à 2 points près, les résultats obtenus 2 et 3 ans plus tard aux tests de pré-lecture.

 

 

Il ne fait aucun doute que les résultats de cette recherche ouvrent la voie à la possibilité d'effectuer un dépistage précoce des troubles de l'apprentissage de l'écrit, et de développer des techniques de remédiation applicables, bien avant que ces difficultés  ne deviennent un handicap.

 


Savoir suffisamment tôt, qu'il y a un problème, en ce qui concerne les troubles du développement est un atout majeur. Espérons que de nombreuses équipes de recherche vont travailler sur cette piste.

 

Vous pouvez lire la publication du Professeur Travis White-Schwoch et de son équipe auquel se réfère cet article, en cliquant sur le lien.

 *électroencéphalogramme.

 

C.A.

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Difficultés scolaires? Quel type de prof choisir ?

Soutien scolaire, comment choisir le prof idéal pour aider son enfant.

 

Quels critères, pour bien choisir?

 

 Mardi 1er septembre, les enfants vont reprendre le chemin de l'école.

Certains d'entre vous, conscients qu'il faudra un "coup de pousse" à son enfant pour qu'il traverse l'année scolaire sans encombre, commencent à chercher la perle rare.

 

L'offre est multiple, depuis les grosses entreprises très connues, qui mettent en relation parents et enseignants moyennant une commission, jusqu'à la petite annonce, scotchée sur la caisse de votre boulanger.

 

Alors ? Étudiant ? Mamie lettrée ? Institutrice à la retraite ? Professeur en activité ? Enseignant spécialisé ? Qui choisir ?

 

J'aimerais pouvoir vous dire :

 

"Faites appel à tel type d'enseignant et tout ira bien !"

 

mais je ne peux pas !

 

Votre choix va dépendre de l'enseignant, bien sûr, mais aussi de l'âge et du problème particulier de votre enfant.

Permettez-moi de partager avec vous,  20 ans d'expérience comme maman d'un enfant en difficulté et comme d'enseignante.

 

 Renseignez-vous  sur sa spécialité.

 

Un bon professeur pour préparer le BAC français, n'est pas forcément la personne idéale pour faire des progrès en grammaire ou en orthographe. Un enseignant qui vous dira qu'il peut tout faire, est à mon avis, très présomptueux.

 

Quel critère pour quel profil?

 

L'étudiant.

Par définition, il manque d'expérience, mais, cela est parfois compensé par son talent. Parlez avec lui ou elle. Même jeunes, certains ont de l'expérience.

Je me permets une petite digression concernant les maths, domaine que je connais bien, même si je me suis spécialisée dans le langage.

 

       Dans le domaine particulier des mathématiques, que l'étudiant qui propose ses services soit "super fort" en maths ne garantit pas que ce soit un bon enseignant.  Le problème récurrent dans cette discipline c'est justement :

l'étudiant tellement doué en maths, qu'il n'identifie pas "ce que l'élève ne comprend pas" .

C'est le cas parce que, pour lui, le raisonnement mathématique est tellement évident, que cela relève de l'intuition. Dès lors, il lui est difficile de mettre en évidence son raisonnement.

 

Pour l'orthographe, je vais "prêcher pour ma paroisse".

 

En général, l'étudiant en "Sciences du langage" a une approche de la langue moins "globale" que celui de "Lettres modernes". Pourquoi ?

Écrire devient un automatisme chez l'adulte, et même s'il faut connaître les règles de grammaire pour pouvoir les appliquer, il faut aussi comprendre le fonctionnement de la langue pour pouvoir l'expliquer. Cela ne fait pas partie des enseignements des filières littéraires.

 

Avoir recours à un étudiant est, en général, moins coûteux, mais attention !

La plupart du temps, l'étudiant travaille "dans l'ombre", et vous n'aurez pas droit aux 50% de déduction fiscale.

 

La mamie lettrée.

C'est une solution, dès lors que l'enfant n'a pas de problèmes importants. Pour faire un peu de travail supplémentaire afin de consolider certaines notions, c'est une solution viable.

De nombreuses associations proposent ce type de services. Il s'agit plus, d'aide aux devoirs que de véritables cours. Dès lors que l'enfant a de réelles difficultés à surmonter, cela peut être une perte de temps.

Pour remettre un enfant à niveau, plus on agit tôt, meilleurs sont les résultats.

 

L'instituteur/trice à la retraite.

 Même si la plupart goûtent une retraite bien méritée et ne souhaitent pas reprendre du service, il y en a.

C'est une bonne solution, car l'expérience est là. Pour aider un enfant jusqu'en début de 6ème, ils ou elles sont souvent efficaces.

Soyez attentifs tout de même ! Il ne s'agit pas de jouer à "Retour vers le futur". Les programmes ont évolué, que ce soit un bien ou un mal n'est pas la question, il faut que l'enseignant s'adapte.

 

Le professeur en activité.

C'est comme dans tous les métiers, il y en a d'excellents, de moins bons et des pires encore...

Vous les trouverez souvent par l'intermédiaire des grosses sociétés de "courtage" en profs. Même dans ce cas, essayez de parler avec l'enseignant, de savoir quel type d'élèves il aide en général.

Sachez que, dans ces sociétés spécialisées en soutien scolaire, le critère d'attribution des élèves à chaque enseignant est souvent géographique, ou fonction de ses horaires. Donc, vous pouvez tomber sur la perle rare... ou pas.

 

 

L'enseignant spécialisé.

Il peut dépendre d'une structure plus importante, mais la plupart du temps c'est un indépendant.

Souvent, c'est une relation qui vous a permis de le rencontrer.

 

95% des enfants que j'aide, arrivent chez moi, sur la recommandation des parents d'un autre de mes élèves, d'un enseignant, d'un orthophoniste, d'un psychologue...

 

Si vous appelez suite à une petite annonce : soyez vigilants!

N'importe qui peut se déclarer "spécialiste". N'hésitez pas à poser des questions. Demandez-lui de vous expliquer la méthode pédagogique qu'il utilise, de l'interroger sur son parcours,  ses diplômes....

 

 

S'il est ce qu'il prétend, il n'hésitera pas à vous en parler,

vous aurez même du mal à l'arrêter.

 

En général, ces enseignants sont des passionnés. Pour sa part, il vous posera sans doute beaucoup de questions, afin de déterminer s'il peut ou pas, aider efficacement votre enfant.

Même s'il travaille pour son propre compte, son activité est officielle. Il vous fournira une facture pour ses prestations, pour que vous bénéficiiez des 50% de déduction fiscale.

 

Mon conseil, quelle que soit la solution que vous choisirez, est le suivant :

 

Dans tous les cas, celui qui va aider un enfant en échec scolaire, doit aimer enseigner et avoir de l'expérience. C'est aussi important qu'avoir des connaissances approfondies dans son domaine.

 

Un enfant en difficulté est souvent sur la défensive, il se sent "nul".

 

La première tâche de l'enseignant qui va le suivre, sera de lui prouver que c'est faux, et de lui rendre sa confiance en lui.

C'est la première clé pour remettre  un élève sur les rails d'une scolarité réussie.

 

C.A.

 

 

 

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Maternelle, CP, 6ème, 2de : les choses à ne pas faire en attendant la rentrée.

Toutes les rentrées des classes ne se valent pas: Maternelle, CP, 6ème, 2de... Des étapes pendant lesquelles il est important de savoir garder son calme

Mon ado entre au lycée:

Dernière ligne droite jusqu'au bac, 3 ans, c'est vite passé.

Il n'a pas peur, vous : OUI !

Ne vous laissez pas obnubiler par l'orientation en fin de seconde, cela ne sert à rien, il a d'autres choses en tête. Marteler qu'en dehors d'une première S, il n'y a point de salut est une grosse erreur.

Il est préférable d'exceller en L que de végéter dans une section scientifique.

Le mot d'ordre de la seconde doit être "faire de son mieux dans toutes les disciplines".


Mon pré-ado entre au collège:

C'est le grand saut vers l'inconnu.

Même s'il joue les "affranchis", il est inquiet. Ne le regardez pas comme s'il partait pour le front, cela risque de le déstabiliser encore plus. Inutile de le noyer sous les conseils, il devra s'adapter à la façon de travailler de chaque enseignant: attendez de voir son emploi du temps, les exigences de chacun, pour l'aider à s'organiser .

Préparez, avec lui, son espace de travail. Prévoyez de la place pour les livres et les classeurs. Assurez-vous qu'il bénéficiera d'un bon éclairage; les jours sont courts en hiver.


Mon enfant entre en primaire:

Les choses sérieuses commencent. Inutile de raconter en boucle votre propre entrée en CP, bonne ou mauvaise.

Entendez ses craintes. Ne les minimisez pas, même si ses raisons vous semblent absurdes, son inquiétude est bien réelle. Mettez l'accent sur tout ce qu'il va découvrir, notamment la lecture. Rêvez avec lui à toutes les choses qu'il pourra faire bientôt, sans aide : vous lire des histoires, écrire à ses grands-parents, compter la monnaie à la boulangerie...


Mon bébé entre en maternelle :

Il sait qu'il se passe quelque chose... mais quoi... ?

Ne le regardez pas comme si vous alliez l'abandonner en territoire hostile. Les petits décryptent nos expressions mieux que le meilleur « profiler ».

Prenez le temps d'aller voir avec lui, sa maternelle. La cour de récréation est, en général, visible de l'extérieur. Si les institutrices sont déjà là, essayez d'obtenir une petite visite des locaux, cela le mettra en confiance.


Bébé, enfant, pré-ado ou ado, gardez une attitude positive. La nouveauté n'est pas nécessairement hostile. Au contraire, elle peut être l'occasion de prendre un nouveau départ.


Bonne rentrée à tous !


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Journée type pour vacances top!

Occuper intelligemment les enfants sans se ruiner.

 

 Du temps, des enfants désœuvrés ou qui passent trop d'heures devant un écran... Découvrez quelques activités qui leur permettront de vivre des moments agréables, tout en renforçant leurs compétences et leurs connaissances.


La troisième semaine de la pause estivale s'achève. Le cahier de vacances a été relégué aux oubliettes. Vos enfants commencent à s'ennuyer. Vous vous rendez compte que la "nounou jeux vidéo" les énerve au point qu'ils n'arrivent plus à trouver le sommeil.

Voici quelques idées simples et peu coûteuses, que vous pouvez mettre en pratique, où que vous soyez.

 

 

À partir d'un enfant:

Gastronomie

Misez sur la transmission des savoirs

 

 

Matériel: Un cahier, un stylo, des crayons de couleur, des feuilles de brouillon. (option: de quoi prendre et imprimer une photo, de la colle)

 

Il est temps de mettre noir sur blanc, les recettes de cuisine que vous vous passez de mère en fille, ou de père en fils, depuis des générations. Un cahier d'écolier, un stylo et quelques feuilles de brouillon suffiront à meubler les après-midi trop longs. Bien sûr, une fois rédigée, l'idéal est de tester chaque recette, afin de vous assurer que vous n'avez rien oublié.

En plus du travail de l'écrit, la réalisation du plat est un excellent moyen de faire comprendre aux enfants, ce que sont des proportions, ou la différence entre poids et volume... les forts en sciences pourront même évoquer les notions de densité, de point d'ébullition....

Pour les enfants à partir de 9 ans, le calcul du coût  de la préparation leur permettra de faire des maths, tout en prenant conscience de leur lien avec le monde réel.

Une photo du plat juste avant la dégustation, viendra décorer la page de la recette.

 

Compétences travaillées:

Orthographe, grammaire, vocabulaire, graphie, organisation d'un texte. Calcul.

 

 

De 1 à 3 enfants

 

Botanique Zoologie

Découvrez de nouvelles choses, ensemble

 

Matériel: Un cahier à dessin, ou des feuilles "Canson" rassemblées à l'aide d'anneaux de ficelle ou de raphia , un stylo, des crayons de couleur, des feuilles de brouillon, des feuilles de buvard un peu épaisses pour le séchage des plantes .

 

Que vous soyez chez vous, ou dans une région que vous ne connaissez pas, pourquoi ne pas faire un herbier? Idéal quand on a des enfants d'âges différents, réalisable même en ville, il suffit de visiter le parc le plus proche.

Chacun peut mettre la main à la pâte. Entre la cueillette, l'identification de la plante, sa mise sous presse pour le séchage, la recherche de son identité, la rédaction du texte qui viendra illustrer chaque planche... il y a de quoi occuper intelligemment chaque enfant.

Une activité collaborative pour les 4/11 ans.

Variante: Confectionnez un livre traitant de zoologie, si vous avez un zoo ou un parc animalier dans votre secteur.

NB: N'oubliez pas,  le jour de la visite de photographier un maximum d'animaux. (Bien sûr, dans ce cas, vous n'aurez pas besoin de buvard.)

 

Compétences travaillées:

Orthographe, grammaire, vocabulaire, graphie, organisation d'un texte. Recherche d'informations (bibliothèque et internet). Travail en collaboration.

 


De 2 à 5 enfants, ou plus:

 

Arts du spectacle

 Développez la créativité

 

Matériel: Papier, crayons, vieux vêtements, papier crépon, carton (pour les décors et accessoires) maquillage...

 

Voilà une activité qui peut occuper toutes les vacances et même, toute la famille selon le degré de finition auquel vous souhaitez parvenir.

Il s'agit pour les enfants d'écrire une ou plusieurs scènes de théâtre, qu'ils joueront pour vous. Là encore, tout le monde peut participer. Il est préférable de décider d'un thème au départ. Limitez le nombre de personnages au nombre "d'acteurs" disponibles. Que vous optiez pour une petite représentation, à chaque fois qu'une scène sera achevée, ou à un spectacle plus construit à l'occasion d'une soirée en famille ou entre amis, n'oubliez pas de filmer leur performance.

 

Compétences travaillées:

Orthographe, grammaire, vocabulaire, organisation des temps du récit. Logique. Travail en collaboration. Mémoire. Expression orale.

 

NB: À éviter: un des enfants prend l'ascendant sur les autres et leur impose ses vues.

 

 

J'espère que ces quelques idées vous inspireront. Pour que cela fonctionne, je vous conseille de mettre en place un emploi du temps. Il ne s'agit pas de laisser vos enfants se jeter à corps perdu dans une activité, en délaissant toutes les autres. Dosez, organisez, proposez à chacun des tâches adaptées à ses goûts, tout en essayant de l'attirer vers celles qui lui apporteront le plus de bénéfices.

 

J'ai personnellement testé toutes ces activités, avec à la clé, de merveilleuses journées d'échanges et de rires.

 

À vous de jouer!

 

À  la semaine prochaine

 

C.A.

 

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3 pièges à éviter, pour aider ses enfants en échec scolaire.

Un parent qui aide un enfant en difficulté à l'école, peut créer un lien d'une rare qualité, à condition d'éviter certains pièges.
J'aide mon enfant et je le fais bien!




Aider son enfant à réussir à l'école:

Ce qu'il ne faut pas faire!


Pour un enseignant qui, comme moi, suit des enfants en cours particuliers, la période estivale est celle des premiers contacts, avec les parents de futurs élèves. 


En général, je ne m'occupe que d'un des enfants dans la famille. Il y a presque toujours un aîné ou un cadet qui n'a pas de problèmes particuliers à l'école.

Les parents me tiennent tous, à peu près, le même discours:

"Je ne comprends pas, nous nous sommes occupés de nos deux enfants de la même façon. Et avec lui, ou elle, rien ne marche."


Au risque d'enfoncer une porte largement ouverte, je suis obligée de leur rappeler qu'il n'y a pas deux enfants identiques, même dans une même fratrie, exception faite des jumeaux monozygotes, et encore, cela peut se discuter. 

Par ailleurs, même si on voudrait que cela soit le cas, on ne s'occupe jamais de nos enfants de la même façon. les parents ne sont pas des robots, les situations évoluent, les parents qui ont éduqué l'aîné ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux qui éduquent le cadet et inversement. Automatiquement, la configuration de la famille change avec la naissance du cadet. 

Pour les enfants, être enfant unique peut être un bonheur de chaque instant ou une charge écrasante; être le second, ou le troisième: aussi!

Tout ça pour dire que, la seule attitude productive est de s'adapter!!!

 

1°: ÉVITER LES COMPARAISONS!

Le développement de chaque enfant lui est propre. Chacun a des domaines où il est performant et d'autres ou il l'est moins. Les commentaires, même entre les parents, du style: "Toto lisait déjà en milieu de CP", et même, (je l'ai entendu), "Kiki est moins doué que Toto, je pense...." sont à proscrire. Il y a toujours des oreilles qui trainent.

 

2°: UN ENFANT, UNE MÉTHODE!

Toute bonne pédagogie s'appuie sur la personnalité de l'enfant.

Vous devez respecter ses rythmes, ses centres d'intérêt. Un de vos enfants peut tirer le meilleur parti d'une heure, en tête à tête, penché au dessus d'un livre. Un autre ne tiendra que 20 minutes et aura besoin d'écrire, de colorier..... Certains mémorisent mieux ce qu'ils entendent, d'autres ce qu'ils lisent.... .

Soyez observateur et testez jusqu'à trouver ce qui marche.

 

3°: PAS D'INTERFÉRENCES!

Si un de vos enfants est en difficulté, ce n'est pas à l'autre de l'aider.

Même si ce dernier est "brillantissime", même s'il adore son frère ou sa sœur, son aide ne peut être que très ponctuelle, uniquement à la demande de celui qui a besoin d'aide et jamais si ce dernier est en échec. Vous ne pouvez pas éviter que des frères et sœurs se comparent les uns aux autres. "L'aidé" risque de se sentir dévalorisé, et des arguments du style "Il est plus grand, il en sait plus que toi",  ne font que renforcer l'idée qu'il est nul et que son frère ou sa sœur sont beaucoup plus doués que lui. Une exception possible: l'écart d'âge est tel, que le plus jeune considère que l'autre appartient déjà au monde des adultes.

 

La bonne méthode: UNE BIENVEILLANTE FERMETÉ.


Cet équilibre est difficile à trouver, et pourtant c'est la clé de voute du lien pédagogique.

Un enfant qui est en échec va devoir s'investir et faire des efforts. Le temps pendant lequel vous aidez votre enfant est un moment de travail, pas de jeu; mais c'est aussi un moment d'échanges.

S'il ne réussit pas bien en classe, il se sent sûrement dévalorisé. Votre attitude doit faire passer le message suivant:


"Tu n'es pas "nul". Tu as des difficultés et je suis là pour t'aider. Tu as toutes les qualités nécessaires pour surmonter ce problème, et je vais t'aider à le faire. Tu vas jouer selon mes règles et tu vas réussir. Je suis aussi fier de toi parce que tu essayes, que le serai quand tu auras réussi."

 

Bien sûr, les trois premiers points semblent plus simples à mettre en œuvre que le dernier.

Ne négligez pas le fait que les enfants "sentent" notre état d'esprit. Si vous êtes convaincus qu'ils peuvent y arriver, ils le seront aussi. Si vous doutez de leurs capacités ou des vôtres, ils le sauront.

La première étape quand on décide d'aider son enfant en difficulté à l'école, c'est de faire le point sur la façon dont on vit soi-même, cette situation.

Sans cela, le remède risque d’aggraver la situation.

 

Très bonne semaine à tous!

 

 

C.A.

                                                           

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