Burnout : Nos enfants sont-ils surmenés?


Horaires surchargés, activités multiples peut-on paler de burnout chez les 11/15 ans ?
Info ou intox ? Soyons vigilants !

On en parle beaucoup : les enfants seraient eux aussi victimes de burnout. Pour ceux qui ne sauraient pas exactement ce que recouvre ce mot, il s'agit d'un épuisement lié à son activité professionnelle, qui se caractérise par une perte d'énergie, une distanciation d'avec son travail et divers troubles affectifs, cognitifs et physiques qui peuvent déboucher sur une dépression. Il s'agit d'un terme qui ne correspond à rien d'officiel du point de vue psychiatrique (DSM IV) mais comme il sonne bien ...

 

www.psychomedia.qc.ca/lexique/definition/burnout

 

 

Les activités d'apprentissage

 

Je suis parfois atterrée quand je programme les séances de soutien scolaire de mes élèves, par la quantité d'activités extrascolaires de la plupart d'entre eux : sport, musique, arts plastiques ... ils ont des agendas de ministre.

 

Bien sûr, toutes ces activités sont bonnes pour leur développement, mais entre les déplacements et l'activité en elle-même cela représente 3, 4, 6 voire 8 heures supplémentaires par semaine dans un planning déjà chargé :

 

En primaire, l'enseignement ne représente que 24 h hebdomadaires, mais le temps passé à l'école est lui bien plus long, environ 32 heures, sans compter les trajets. Même si, la plupart du temps il n'y a pas de devoirs en primaire, il y a tout de même des leçons à apprendre, des textes à lire ...

 

Au collège, cela tourne autour de 25 heures sans compter les options, auxquelles, il convient d'ajouter le nécessaire temps des devoirs du soir.

 

www.education.gouv.fr

 

 

Les activités parasites

 

 

Si on en croit les études statistiques (www.insee.fr), on peut dire que chaque jour, les 11/ 14 ans passent :

  • 2 heures devant la télévision
  • 50 minutes devant un ordinateur
  • 2 heures devant leur console de jeux.

Mais diront certains, "Ce sont des loisirs !" C'est vrai, mais cela les fatigue tout de même.

 

 

Le sommeil

 

en plus de ces activités, beaucoup d'enfants de cet âge sont en déficit chronique de sommeil, le couché étant de plus en plus tardif et ce qui est pire, totalement irrégulier.

 

Un quotidien pas toujours simple

 

Pour beaucoup d'enfants, le rythme de travail des parents conditionne le leur. Levés plus tôt, ils arrivent à l'école avant leurs camarades et en repartent bien plus tard.

 

 

Si on considère ces données, on comprend que les 11/14 ans soient souvent fatigués, mais peut-on parler de burnout ?

 

Pas au sens strict, car l'activité scolaire à elle seule, n'est pas responsable de la fatigue des enfants. C'est tout un environnement qui cause cet épuisement. Dans de nombreux cas, les enfants sont au minimum très fatigués.

 

Jamais de burnout chez les ados ?

 

Le problème surgit quand, dans ce contexte, l'enfant ou l'adolescent doit fournir un effort supplémentaire, soit parce qu'il a des difficultés en classe, soit parce qu'il est dans la moyenne, mais qu'il souhaite intégrer une filière sélective. À ce moment là, tout peut basculer très vite, d'autant qu'en plus de sa propre angoisse, il doit gérer celle de ses parents qui ne réagissent pas toujours très bien.

 

 

Alors que faire pour éviter cela ?

Comme toujours, mieux vaut prévenir que guérir :

 

  • Faire des choix dans les activités extrascolaires !

Éviter de multiplier les activités en dehors de l'école. Un sport et/ou une activité artistique sont suffisants, quitte à en changer chaque année, si elles ne conviennent plus.

  • Limiter l'utilisation des écrans !

Vous ne traumatisez pas votre enfant en ne le laissant regarder la télévision, ou  jouer à des jeux vidéo que le weekend. Le Smartphone peut passer la nuit dans le salon, en compagnie de la tablette, sans porter préjudice à la vie sociale de votre enfant.

  • Dormir assez pour bien grandir.

Imposer une heure de coucher qui permette une nuit de sommeil suffisante à votre ado.

  • Lui apprendre à gérer son planning.

L'aider à organiser son travail, de façon à éviter les périodes de surcharge (révisions, devoirs maison ...)

 

Une bonne hygiène de vie, cela s'apprend dès l'enfance. Des enfants moins fatigués sont aussi moins énervés et mieux dans leur peau. En appliquant ces règles simples, vous pourrez, en cas de besoin, augmenter le temps consacré aux  devoirs ou trouver un créneau pour du soutien scolaire.

 

Et si vous êtes chanceux et que ce besoin ne surgit jamais, sachez que le temps passé à rêvasser n'est pas du temps perdu !

 

 

 C.A



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Commentaires: 2
  • #1

    Julie Boutard (lundi, 18 avril 2016 17:20)

    Je pense qu'il ne faut pas confondre fatigue, voire épuisement, et burn-out. Le burn-out est un état extrême qui arrive quand l'individu, quels que soient son âge et son statut, est allé au delà de lui-même sur un temps long. Cela arrive chez les personnes qui allient dévouement et perfectionnisme. Un enfant qui n'a pas ces traits de personnalité ne fera pas de burn-out. Il désespérera ses parents si ceux-ci le pressent comme un citron, mais il protégera assez bien son intégrité psychique. En revanche, il faut faire attention à ceux qui ne conçoivent pas l'échec (même relatif), et se fixent des objectifs toujours plus élevés. Et à ceux qui n'imaginent pas un instant décevoir leur entourage. Ceux là pourront aller au burn-out, que les parents allègent ou non leur emploi du temps. Il y a alors un travail en profondeur à mener sur l'estime de soi, et l'acceptation de ses propres besoins. De la part d'une coach bi-spécialiste en coaching scolaire et gestion du stress/burn-out ;)

  • #2

    MilleMots (mardi, 19 avril 2016 10:32)

    Bonjour Julie, et merci de votre réaction. Je ne peux qu'être d'accord avec vous sur les risques de burnout, en ce qui concerne les enfants qui se mettent sous pression eux-mêmes, ou pour satisfaire les attentes réelles ou supposées de leurs parents. Mon article traite plutôt de de la fatigue, et parfois l'épuisement d'une partie des enfants et adolescents, qu'on a tôt fait de qualifier de burnout, parce que cela sonne bien et que ça fait vendre du papier, mais qui n'en est pas. Je ne fais que décrire ce que j'ai constaté chez nombre de mes élèves et proposer aux parents de réfléchir sur le volume horaire des activités de leurs enfants.
    Cordialement
    C.A.